Une approche inédite de l'alimentation en pleine conscience
Par Alexandra Palao |
29 juin 2021
Je suis diététicienne-nutritionniste, instructrice de méditation de pleine conscience (MBSR), d’autocompassion (MSC)et enseignante de hatha-yoga, spécialisée dans l’alimentation intuitive.
Et si le plaisir est aujourd’hui mis en avant dans les campagnes d’informations institutionnelles, les aliments sucrés, gras restent dans la catégorie “à consommer avec modération”. Ce qui sous-entend le risque d’une consommation excessive.
Cultiver un rapport à l’alimentation source de charge mentale, de restrictions, est-ce vraiment notre seule option ?
André Holley, dans LeCerveau gourmand, nous rappelle qu’en une décennie « un sujet adulte aura consommé quelque 10 millions de kilocalories, son poids aura idéalement augmenté de quelques centaines de grammes, ce qui correspond, dans l’hypothèse où le surplus consommé est entièrement stocké sous forme de graisses, à un déséquilibre de 0,17% sur 10 ans » (Friedman J.M.,« Obesity in the new millenium », Nature, 2000, 404).
Les femmes que j’accompagne sont surprises de voir qu’en honorant leurs envies au quotidien, il n’y a plus de dérapage le week-end. Encore moins de cheat-meal.
TOUT EST DÉJÀ LÀ. Mais personne ne nous le dit.
J'invite les mangeurs à se mettre à l’écoute de ses besoins et de ses envies, en conjuguant réconciliation progressive avec le corps et l’esprit, en remettant le plaisir au coeur de l'acte alimentaire.
En ces temps complexes, le selflove est tendance.
Les études sur l'autocompassion quant à elles, ne cessent de démontrer les bénéfices de cette relation à soi sur les comportements de santé.
Je propose de réintégrer ces dimensions à l'accompagnement diététique.
Les effets sont sources de transformation et d'éclairage sur le comportement que l'on a entretenu avec soi, à travers l'alimentation.
"On ne peut changer que ce que l'on comprend"
Anthony De Mello
De nos jours, quel est notre rapport à l’alimentation ?
Aujourd’hui, nous sommes tous devenus des experts en nutrition. Manger sain est une course quotidienne à la performance. Limiter les aliments jugés néfastes. Contrôler son poids. Maigrir ou rester mince. À l’approche de l’été, il faut se préparer au Summerbody. Quand certains réussissent, d’autres échouent. La plupart dépensent une énergie psychologique considérable à planifier, anticiper la composition de leurs repas, ou organiser le cheat-meal qui permettra de relâcher la pression de la semaine.
Et si le plaisir est aujourd’hui mis en avant dans les campagnes d’informations institutionnelles, les aliments sucrés, gras restent dans la catégorie “à consommer avec modération”. Ce qui sous-entend le risque d’une consommation excessive.
Cultiver un rapport à l’alimentation source de charge mentale, de restrictions, est-ce vraiment notre seule option ?
À cet égard, j’aime citer Jan Chozen Bays :
« Une alimentation qui se fonde sur les pensées de l’esprit est généralement fondée sur l’inquiétude. »
Le corps est une “machine”infiniment complexe et intelligente.
Depuis notre naissance, à travers les signaux qu’il nous adresse, il nous donne de précieuses informations sur nos besoins, nos motivations et les choix à mettre en place pour les satisfaire. Des mécanismes neurobiologiques œuvrent pour défendre notre poids d’équilibre.Des messages hormonaux et nerveux en provenance du tube digestif, de l’estomac informent le cerveau sur nos besoins à court terme et régulent la prise alimentaire. Des signaux d’adiposité régulent sur le long terme notre comportement alimentaire. C’est là une vision simplifiée qui donne une idée de la“technologie de pointe” qu’il y a derrière notre comportement alimentaire.
André Holley, dans LeCerveau gourmand, nous rappelle qu’en une décennie « un sujet adulte aura consommé quelque 10 millions de kilocalories, son poids aura idéalement augmenté de quelques centaines de grammes, ce qui correspond, dans l’hypothèse où le surplus consommé est entièrement stocké sous forme de graisses, à un déséquilibre de 0,17% sur 10 ans » (Friedman J.M.,« Obesity in the new millenium », Nature, 2000, 404).
Donc vouloir contrôler l’alimentation avec des règles, des facteurs extrinsèques, est une course infernale vouée le plus souvent à l’échec, compte tenue de la complexité du corps et de ses systèmes de régulation, en grande partie inconscients.
Que faire alors ?
Quelle est l’alternative au contrôle ?
L’alimentation intuitive propose une voie, entre chaos et rigidité. Trouver la paix envers le corps et les aliments, apprendre à reconnaître et répondre à ses besoins. Selon moi, un état indissociable de la pleine présence à soi et de l’autocompassion.
Car sans cette présence aimante, ne risque-t-elle pas d’être une enième stratégie mentale, au service d’une nouvelle lutte ?
L’alimentation intuitive se centre sur des signaux intrinsèques – sensations alimentaires, envies, plaisir, réconfort – pour ramener le corps au poids d’équilibre et retrouver un rapport à l’assiette serein, source de soin.
La faim est le signal dont dispose le corps (régulé par des structures cérébrales dont l’hypothalamus en lien avec d’autres aires du cerveau qui gèrent l’attention, les émotions, la mémoire..) pour maintenir le poids à son niveau d’équilibre. Elle est nécessaire mais pas suffisante.
La faim signale l’existence d’une dette énergétique. Impossible de grossir en mangeant avec faim. Quelle que soit la nourriture consommée et quel que soit son poids.
Les études démontrent que c’est bien l’apport énergétique en sus de nos besoins qui fait grossir. Toutes sources confondues, aliments sucrés, gras, salades, fruits et légumes.
La tentation alors n’est-elle pas de tomber à nouveau dans le contrôle ? Par la faim cette fois ?
Car sans cette présence aimante, ne risque-t-elle pas d’être une enième stratégie mentale, au service d’une nouvelle lutte ?
L’alimentation intuitive se centre sur des signaux intrinsèques – sensations alimentaires, envies, plaisir, réconfort – pour ramener le corps au poids d’équilibre et retrouver un rapport à l’assiette serein, source de soin.
La faim est le signal dont dispose le corps (régulé par des structures cérébrales dont l’hypothalamus en lien avec d’autres aires du cerveau qui gèrent l’attention, les émotions, la mémoire..) pour maintenir le poids à son niveau d’équilibre. Elle est nécessaire mais pas suffisante.
La faim signale l’existence d’une dette énergétique. Impossible de grossir en mangeant avec faim. Quelle que soit la nourriture consommée et quel que soit son poids.
Les études démontrent que c’est bien l’apport énergétique en sus de nos besoins qui fait grossir. Toutes sources confondues, aliments sucrés, gras, salades, fruits et légumes.
La tentation alors n’est-elle pas de tomber à nouveau dans le contrôle ? Par la faim cette fois ?
Pour trouver la vraie paix en soi, l’alimentation intuitive propose de se réconcilier avec nos envies. Chaque jour. Pas simplement le week-end, après avoir été raisonnable la semaine.
Les femmes que j’accompagne sont surprises de voir qu’en honorant leurs envies au quotidien, il n’y a plus de dérapage le week-end. Encore moins de cheat-meal.
L’expérience démontre que les envies de manger portent au fil du temps sur des aliments bons pour le corps et l’esprit.
L’alternative est donc de répondre à ces envies de manger, selon un rituel précis. Le repas, consommé avec faim, devient alors une variable d’ajustement au service d’un retour au poids d’équilibre. Au départ, la faim apparaîtra à des moments peu adaptés à la vie en société. Peu à peu, elle se manifestera aux moments les plus adaptés à chacun.
L’alternative est donc de répondre à ces envies de manger, selon un rituel précis. Le repas, consommé avec faim, devient alors une variable d’ajustement au service d’un retour au poids d’équilibre. Au départ, la faim apparaîtra à des moments peu adaptés à la vie en société. Peu à peu, elle se manifestera aux moments les plus adaptés à chacun.
Les pratiques d’autocompassion en pleine conscience soutiennent merveilleusement les pas vers un comportement alimentaire paisible et régulé.
Il s’agit bien d’un apprentissage, qui s’apprend jour après jour.Dans cette exploration qui nous ramène vers notre intériorité et nos pleins pouvoirs, nous découvrons des ressources dont nous n'avions pas conscience, qui seront nos guides face à l'assiette et dans notre vie.
Une présence aimante, une sécurité intérieure (cultivée par le yoga) et la joie sont nos meilleurs guides intérieurs.
TOUT EST DÉJÀ LÀ. Mais personne ne nous le dit.
C'est ma mission.
Prenez soin de vous.
WIth love and faith.
Alexandra